On me dit souvent que j'ai plusieurs casquettes. On a l'impression que ma pratique n'existe qu'au travers d'un travail et d'un investissement strictement personnel - il est difficile d'imaginer une pratique artistique qui sort de ce cadre du soi. Personnellement, je ne me considère ni comme producteur·ice, ni comme éditeur·ice, ni comme diffuseur d'une publication. Même si je porte souvent une casquette, je ne pense pas que définir ma pratique de la publication au travers d'un savoir­-faire ou d'une tache précise fasse vraiment sens. Être éditeur·ice ou avoir une maison d'édition est un métier. Or, je ne fais pas ce que font les personnes dont c'est le métier que de travailler pour une maison d'édition. Éditer est un travail qui possède ses propres codes et dans lequel je ne m'identifie absolument pas. Je pense que j'utilise quelques-uns de ces codes comme des outils, des étapes nécessaires à ma pratique, mais il s'agit plus de recherche et de relations que d'un corps de métier à part entière. C'est une question de vocabulaire. Je préfère dire que j'ai participé à la réalisation d'une publication d'artiste, que j'en suis l'un·e des acteur·ice, plutôt que de dire que j'ai édité, imprimé ou diffusé tel·le artiste - même si c'est le cas. L'horizontalité entre ma position et celle de l'auteur·ice est aussi importante que la publication elle-même. Celle-ci vient de notre rencontre et de l'ajout de nos pratiques. C'est pourquoi  je me considère comme un·e artiste ayant une pratique de la publication. Un·e artiste qui fait des livres.
+ Depuis Mars 2023, je produis des publications sous le nom de Post Fire Books.



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