2021
germination II
12 x 16 cm ; 40 pages
papier arjowiggins recyclé 100g
& gerstaecker recyclé 165g
broché
imprimé en risographie
les éditions karbone
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le projet germination est né d’une volonté de répertorier les anomalies présentes dans différents corps de la construction sociale pour mieux en comprendre le fonctionnement. Dresser un « tableau des hics » en utilisant des outils de narration afin d’explorer les phases de développement d’un individu naissant – transmission de valeurs filtrée par l’autorité ou l’amour, parentalité impuissante face aux automatismes qui prennent racine et modèlent nos émotions. De quel événement ces germes sont-ils les fruits ?
Après quelques esquisses, il s’est avéré qu’aucun phénomène ne pouvait être désamorcé par sa simple figuration. Bien que le processus de création soi long et nourri par la recherche : dessiner, écrire et faire un livre restent des actions spontanées, des graines semées qui attendent d’éclore pour se révéler. Représenter une chose toujours en mouvement en l’enfermant dans un objet, comme capturer une chute d’eau avec un appareil photo, ne donne pas une idée fidèle de la réalité. Cette incapacité à montrer la nature des choses dans l’instant fît de Germination et des objets qui l’incarnent – les livres – de parfaites allégories du sujet traité.
À l’image d’un noyau d’avocat piqué de cure-dents et déposé dans un peu d’eau par des enfants : un geste de transmission de la part des parents qui demeure indiscernable car trop étalé dans le temps. La première racine met des mois avant d’apparaître et ce n’est qu’enrobé de patience que le message peut être entendu. Que peut-on penser à la vue de notre noyau suspendu au-dessus de l’eau et dont aucun tubercule ne semble croitre ? C’est comme parler au ralenti et voir ses paroles subir des distorsions telles que rien ne peut plus être interprété à l’écoute.
L’étirement, appliqué au champ narratif et à l’élaboration d’un objet imprimé – ce qui devait être la finalité initiale du projet – entre en contradiction avec le fait même de lire, de tourner les pages, de passer du temps à décortiquer un produit fini. Germination ne l’est justement pas : le livre, par sa forme et ses fonctions, agît comme un déterminant fatal pour l’histoire. Ici, il n’est qu’une étape.
Un scénario impossible qui donne lieu à des recueils de dessins et de lettres publiés au compte-goutte, en attendant que tout ne pousse.
Cette édition est le second livre du projet Germination. Bien qu’elle soit proche de la précédente publication de par ses caractéristiques techniques, elle n’en est pas pour autant la suite logique. Germination est un travail en série dont chaque épisode est une tentative de maturation ajoutée au projet global. Un travail qui est, et qui restera, inachevé. Une histoire muette et miraculeuse.
Après quelques esquisses, il s’est avéré qu’aucun phénomène ne pouvait être désamorcé par sa simple figuration. Bien que le processus de création soi long et nourri par la recherche : dessiner, écrire et faire un livre restent des actions spontanées, des graines semées qui attendent d’éclore pour se révéler. Représenter une chose toujours en mouvement en l’enfermant dans un objet, comme capturer une chute d’eau avec un appareil photo, ne donne pas une idée fidèle de la réalité. Cette incapacité à montrer la nature des choses dans l’instant fît de Germination et des objets qui l’incarnent – les livres – de parfaites allégories du sujet traité.
À l’image d’un noyau d’avocat piqué de cure-dents et déposé dans un peu d’eau par des enfants : un geste de transmission de la part des parents qui demeure indiscernable car trop étalé dans le temps. La première racine met des mois avant d’apparaître et ce n’est qu’enrobé de patience que le message peut être entendu. Que peut-on penser à la vue de notre noyau suspendu au-dessus de l’eau et dont aucun tubercule ne semble croitre ? C’est comme parler au ralenti et voir ses paroles subir des distorsions telles que rien ne peut plus être interprété à l’écoute.
L’étirement, appliqué au champ narratif et à l’élaboration d’un objet imprimé – ce qui devait être la finalité initiale du projet – entre en contradiction avec le fait même de lire, de tourner les pages, de passer du temps à décortiquer un produit fini. Germination ne l’est justement pas : le livre, par sa forme et ses fonctions, agît comme un déterminant fatal pour l’histoire. Ici, il n’est qu’une étape.
Un scénario impossible qui donne lieu à des recueils de dessins et de lettres publiés au compte-goutte, en attendant que tout ne pousse.
Cette édition est le second livre du projet Germination. Bien qu’elle soit proche de la précédente publication de par ses caractéristiques techniques, elle n’en est pas pour autant la suite logique. Germination est un travail en série dont chaque épisode est une tentative de maturation ajoutée au projet global. Un travail qui est, et qui restera, inachevé. Une histoire muette et miraculeuse.